1,3 milliard de messages électroniques transitent chaque jour en France, et la bataille des mots, “e-mail” ou “courriel”, fait toujours rage dans les messageries professionnelles. Derrière cette querelle de vocabulaire, un enjeu réel : la façon dont on nomme l’envoi digital influence la perception de sérieux et d’efficacité au sein des organisations.
Plan de l'article
- Pourquoi la formule “envoyé par e-mail” interroge dans le contexte professionnel
- Les essentiels d’un e-mail professionnel efficace : clarté, concision et courtoisie
- Faut-il vraiment préciser “envoyé par e-mail” ? Ce que recommandent les experts
- Erreurs courantes à éviter et astuces pour renforcer l’impact de vos messages
Pourquoi la formule “envoyé par e-mail” interroge dans le contexte professionnel
Dire “envoyé par e-mail” dans un message professionnel ne laisse personne indifférent. L’expression divise, car elle porte bien plus loin que la simple question du mot juste. Quand on la pose en signature ou en objet, certains y voient une précision utile, une balise précieuse lorsque plusieurs canaux d’envoi sont impliqués, numérique, papier, fax. Pour d’autres, c’est une redondance qui alourdit inutilement le propos : si le message arrive dans la boîte mail, le support parle de lui-même.
La réalité, c’est que l’usage oscille selon les milieux. D’un côté, la fonction publique et ses recommandations : le terme “courriel” y fait figure de référence. De l’autre, le secteur privé, souvent international, qui conserve “e-mail” ou “mail”, par souci de clarté ou d’uniformité avec ses partenaires étrangers. Le choix ne relève donc pas seulement du bon goût linguistique, mais aussi du contexte, des habitudes du secteur, et même de l’image que l’on souhaite renvoyer à son interlocuteur. Un professionnel avisé jauge ses mots selon l’attente du destinataire, qu’il soit adepte du français pur ou plus à l’aise avec l’anglicisme.
Voici les réflexes à adopter pour ne pas se tromper dans la formulation :
- Ne mentionnez le canal d’envoi que si la situation le justifie réellement, par exemple, lors d’un double envoi papier et numérique, ou pour des documents à valeur légale.
- Posez-vous la question de la clarté : la précision “envoyé par e-mail” aide-t-elle vraiment le destinataire à comprendre le contexte ?
- Tenez compte des conventions de votre secteur et des habitudes de votre correspondant.
Les essentiels d’un e-mail professionnel efficace : clarté, concision et courtoisie
Un mail professionnel, c’est d’abord une question de structure
Un message réussi commence toujours par une structure irréprochable. L’objet doit être précis, pas de place pour les titres flous ou génériques. Un intitulé du type “Validation ordre du jour, Réunion du 15 juin” permet au destinataire de saisir d’un coup d’œil le sujet et l’enjeu. Une ligne d’objet absente ou trop vague condamne le message à finir ignoré ou perdu dans la masse.
Pour guider la rédaction, gardez en tête ces points-clés :
- Clarté : Segmentez votre texte en paragraphes courts et bien espacés pour une lecture aisée.
- Concision : Allez droit au but, évitez les détours et les informations non pertinentes.
- Courtoisie : Une formule d’appel adaptée et une marque de politesse en fin de mail instaurent d’emblée une relation respectueuse.
La signature, elle, parachève l’ensemble. Elle doit indiquer le nom, le poste, éventuellement l’entreprise, et ne pas négliger la possibilité d’insérer un lien vers LinkedIn ou un bandeau visuel discret. Une signature soignée rassure et signe le professionnalisme de l’expéditeur. Pensez aussi à prévenir l’ajout d’une pièce jointe dans le corps du texte : rien de plus frustrant qu’un document promis… mais oublié.
Enfin, la mise en forme ne doit rien laisser au hasard. Exit les couleurs criardes, les polices fantaisistes : sobriété, lisibilité et cohérence gagnent toujours. Un mail structuré, épuré, fait gagner du temps et évite bien des incompréhensions.
Faut-il vraiment préciser “envoyé par e-mail” ? Ce que recommandent les experts
Dans la grande majorité des cas, préciser “envoyé par e-mail” n’apporte rien. Les experts de la communication digitale sont unanimes : le canal d’envoi est évident pour le destinataire qui reçoit une notification ou découvre le message dans sa boîte de réception. L’exception : certaines situations spécifiques, comme l’envoi simultané de documents par différents supports, ou la nécessité de tracer un échange dans le cadre d’une procédure. Dans ces cas, signaler le canal peut servir de preuve de transmission ou clarifier un historique complexe.
Pour le reste, mieux vaut investir sur la personnalisation du message et l’efficacité de l’objet, deux leviers qui font grimper le taux d’ouverture, selon les retours d’expérience de plateformes comme Mailjet ou Brevo. D’ailleurs, les outils d’emailing intègrent aujourd’hui des fonctions d’A/B testing : testez l’impact d’une mention comme “envoyé par e-mail” sur l’engagement, et le constat est sans appel : la formule n’influence quasiment jamais le résultat.
En pratique, soignez la ligne d’objet, la clarté du contenu et la pertinence de la signature. Oubliez les formules redondantes : ce sont la qualité du message et la cohérence de l’ensemble qui font la différence.
Erreurs courantes à éviter et astuces pour renforcer l’impact de vos messages
Dans l’écriture d’un mail professionnel, la tentation de surcharger le message de précisions inutiles reste vive. Pourtant, la rigueur dans l’emploi de la langue française s’impose dès la ligne d’objet. Les formulations lourdes, les répétitions, les mots inutiles : tout cela alourdit et brouille le propos. L’abus d’emojis, les majuscules à outrance ou la ponctuation excessive détournent l’attention et risquent même de voir votre message atterrir dans les indésirables, les filtres anti-spam n’étant pas réputés pour leur tolérance.
Plusieurs pièges persistent ; voici ceux qu’il faut absolument éviter :
- Mauvaise gestion des pièces jointes : oubli, mauvais format, ou absence de mention dans le texte.
- Négliger la relecture orthographique : un passage par un outil comme MerciApp ou Projet Voltaire permet d’éviter la faute qui ruine la crédibilité.
- Objet flou ou inadapté au destinataire : privilégiez une accroche directe, spécifique, exempte de jeux de mots ou de formulations vagues.
La signature mérite également d’être soignée : exit les bandeaux visuels surchargés, mieux vaut miser sur la sobriété et des informations vraiment pertinentes (nom, poste, entreprise, profil LinkedIn si besoin). Surtout pour les campagnes d’emailing, la personnalisation reste votre meilleur allié. Les statistiques de Mailjet et Brevo sont claires : un mail structuré, lisible, avec une signature adaptée, obtient de meilleurs taux d’ouverture.
Enfin, n’hésitez pas à tester vos objets d’e-mails avec des outils spécialisés comme Feedly : cela permet d’affiner l’accroche et d’optimiser la performance. Pensez à nommer explicitement chaque pièce jointe et à maintenir l’équilibre entre politesse, concision et précision.
Au bout du compte, ce n’est ni le mot “e-mail” ni la mention “envoyé par e-mail” qui fera la force de votre communication. Ce qui compte : la justesse des mots, la pertinence du ton, et la capacité à offrir à vos interlocuteurs des messages qui inspirent confiance et efficacité. La prochaine fois que vous préparez un envoi, demandez-vous : mon message donne-t-il envie d’être lu… ou de passer à l’action ?



